lundi 30 novembre 2009

Ethique et performance : incompatibles ?


Quelles leçons le "monde des affaires" va t'il retenir de ce brutal retournement de tendances ?
Financière, économique et industrielle, la crise que nous traversons est aussi une profonde crise morale.

Au delà des faillites d'entreprises et des échecs des politiques économiques, ce sont les pratiques et comportements scandaleux qui sont montrés du doigt.

Cependant, on peut déjà s'interroger sur la durabilité et même la véracité du mea culpa des principaux responsables de cette crise annoncée comme sans précédent.

Ne serait-il pas temps de travailler à la définition et au respect d'un nouveau système de valeurs ?

En faisant des recherches sur ce sujet, j'ai trouvé référence à un article du Dr Otto Chang paru dans le Hsi Lai Journal of Humanistic Buddhism. Le Dr Chang propose ainsi 12 principes pouvant servir à établir une "éthique universelle de l'entreprise".
  1. L'entreprise doit obéir aux lois internationales et aux directives des gouvernements nationaux et étrangers.
  2. L'entreprise doit respecter tous les individus et toutes les cultures qu'elle rencontre dans l'exercice de son métier.
  3. L'entreprise doit aligner sa mission et ses objectifs sur ses responsabilités sociales et son devoir de contribuer au progrès de la civilisation; elle doit établir ses stratégies en conséquence afin de promouvoir l'éducation, la moralité, le bien-être social.
  4. L'entreprise doit adopter des technologies respectueuses de l'environnement et moins nocives pour les hommes et la faune.
  5. L'entreprise doit fabriquer des produits sans risques pour le consommateur et signaler tous les risques qui peuvent être associés à leur utilisation.
  6. L'entreprise doit utiliser judicieusement ses ressources économiques et recycler tous les matériaux qui peuvent l'être afin d'économiser les ressources naturelles.
  7. L'entreprise doit traiter ses employés avec respect, les associer à la prise de décision, les récompenser de manière appropriée et les aider à atteindre leurs objectifs de carrière et de vie.
  8. L'entreprise doit interdire la discrimination et/ou le harcèlement, sous quelque forme que ce soit.
  9. L'entreprise doit établir des structures et des processus de gouvernance appropriés afin que les intérêts de l'ensemble de ses parties prenantes ne soient pas lésés par la direction.
  10. L'entreprise ne doit pas appliquer de stratégies d'exploitation susceptibles d'épuiser les ressources économiques de pays étrangers ni de mesures monopolistiques pour éliminer la concurrence.
  11. L'entreprise ne doit pas faire de publicité mensongère ni adopter des stratégies marketing agressives qui nuisent à la société.
  12. L'entreprise doit investir dans le capital humain ainsi que dans la recherche et le développement pour améliorer la productivité, la technologie et les connaissances humaines.
Il ne s'agit évidemment pas de remettre en cause le principe même de capitalisme mais simplement de chercher à manager au-delà du profit.

Et pourquoi pas, comme le propose le Ministre de l'Intérieur du Bouthan, Thinley, remplacer le Produit Intérieur Brut (PIB), l'indicateur d'accroissement de la richesse d'un pays, par le Bonheur Intérieur Brut (BIB)...